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une descente au monde sous-terrien

— Mon plus cher ami ! s’écria Julius Van Tratter, qui par hasard, avait entendu ce qui se disait autour de lui.

— Mon parrain ! répondit en écho la jeune Wilhelmine, qui a dater de cette minute ne cessa de témoigner la plus vive agitation.

Pour les membres de l’Académie des sciences de Saardam, ils avaient poussé des exclamations diverses, suivant leurs tempéraments respectifs, et échangeaient des regards d’insondable stupéfaction.

Et il y avait de quoi, comme vous allez pouvoir en juger.

Cornélius Wilhelm Van de Boot, un des membres les plus distingués de la célèbre Académie, était parti au mois de juin de l’année précédente pour une expédition scientifique au Brésil.

Cette expédition avait pour but : primo, d’observer les mœurs et coutumes locales, et secundo de rapporter, si faire se pouvait, un échantillon d’une plante extraordinaire, plusieurs fois signalée par les voyageurs, transitoire entre le règne végétal et le règne animal, qui croit à la façon des autres, mais est doué, paraît-il, de la singulière faculté d’arracher ses racines d’un sol épuisé, pour aller s’installer ailleurs. En outre, cet être phénoménal serait pourvu de tentacules assez semblables à ceux du poulpe, et les jetterait dans l’espace, en toutes directions, pour saisir de petites proies et les déposer à ses pieds, ou leur décomposition et leur transformation en azote augmenteraient les qualités végétales du terrain.

L’Académie des sciences de Saardam, sur la foi des récits des voyageurs, avait, sans l’avoir vue, baptisé cette plante