Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

13
une descente au monde sous-terrien

— Aucun inconvénient, répondit gracieusement le professeur ; mon rapport peut attendre.

— Nous vous écoutons. Monsieur le marquis, dit alors le président à l’étranger.

— Messieurs, commença celui-ci…

Mais il est bon, sans doute, avant de le laisser parler de présenter en quelques lignes un personnage qui tiendra dans ce récit une place prépondérante :

Jean-Fabien-Maurice-Noël-Alain de Kerbiquet, marquis de Plougoven, qui n’usait d’ordinaire que de deux de ses noms, Jean et Kerbiquet, était le dernier rejeton d’une vieille famille de marins bretons, dont quelques-uns se rendirent célèbres au cours de nos guerres navales. C’était, à l’heure où nous en parlons, un grand garçon de vingt-sept ans, fort et découplé, très intelligent, très loyal, très brave, et qui n’avait presque pas quitté la mer depuis qu’il était seul au monde. Il était possesseur d’une grosse fortune, ce qui n’a jamais rien gâté dans la vie de personne, pourvu de ses brevets de capitaine au long cours, et ne se connaissait pas d’autre profession que faire le tour de la Terre et chercher des aventures, recommençant quand il avait fini.

Ces aventures ne lui avaient pas manqué, jusqu’alors, mettant souvent sa vie en péril, et elles ne devaient pas lui faire défaut par la suite, comme le verront ceux de nos lecteurs qui nous feront la grâce de nous suivre jusqu’au bout. Mais sa présence d’esprit et son courage l’en avaient toujours tiré à point, et il était fort éloigné de s’en montrer las.

— Messieurs, dit-il, n’attendez pas de moi le moindre discours ; je suis complètement incapable de le faire : je suis