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SUR P. LE LOYER

l’époque : Bodin, de Lancre et bien d’autres traitaient ce sujet qui était alors fort du goût du public. Les possédées, les sorcières se trouvaient de tous côtés on avait beau exorciser les unes, brûler les autres, il s’en présentait des quantités toujours croissantes. Le Loyer retrait une multitude de récits qui font sourire de nos jours, mais que les contemporains lisaient avec effroi, et il en forma un volume intitulé : Quatre livres des spectres ou apparitions et visions d’esprits, anges et démons se montrant sensibles aux hommes (Angers, 1586, in-4o). Neuf ans plus tard l’ouvrage reparut, avec des additions considérables : Discours et histoires des spectres ; on compte plus de 1000 pages dans ce gros livre, et il est probable que l’éditeur parisien, N. Buon, qui le mit au jour, s’en défit rapidement. La Sorbonne donna son approbation officielle à cet ouvrage « pour l’instruction des bons catholiques contre les pernicieuses et erronées opinions des anciens et modernes athéistes, naturalistes, libertins, sorciers et hérétiques. »

Mais le monde surnaturel cessa bientôt d’occuper Le Loyer ; il porta ses regards sur un tout autre sujet, sur les migrations des anciens peuples, et il exposa ses idées dans un ouvrage qu’il fit paraître en un volume in-8o, à Paris, en 1620 : Édom, ou les colonies iduméanes. Ce n’était d’ailleurs que l’abrégé d’un travail bien plus étendu et formant dix gros volumes qu’il avait à peu près terminés lorsque la mort vint le frapper et qui sont heureusement demeurés en manuscrits. Il