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néphélococugie

Je connoistroy qu’elle seroit sa mine,
Et voudrois voir un peu de son urine.

Genin

Si de ce tort il se veut ressentir,
Vous lui ferez incontinent sentir
Mille travaux, mille et mille dommages,
En luy gastant partout ses jardinaiges,
Si bien qu’enfin les hommes molestez
De voir ainsi tous leurs jardins gastez
Seront contrainctz, pour avoir votre grace,
De luy oster ses honneurs à Lampsace,
De le chasser des jardins d’icy-bas,
Et supprimer ses grades, ses estats.
Il n’ira plus par le veuil de Neptune,
Montrer au doigt la saison opportune
De navigage, et quand il faut ramer
Dessus le dos de la profonde mer :
Il n’aura plus sa faux en sa main dextre,
Dont aux larrons il se faisoit parestre ;
Et aux oyseaux qui trembloient de frayeur
Lorsqu’ilz voyoient son membre, et sa roideur.

Cornard

Le plus grand mal dont Priape je plaigne,
C’est qu’il sera des femelles la haigne,
Qui n’aymoient rien de tout ce qu’il avoit,
Que le boudin qui si bien les servoit.
Mais je sçay bien leur remede propice,
Il leur faudra user d’un gondemisse,
Qui soit de verre ou de velours, ou bien
D’or ou d’argent selon qu’est leur moyen,
Et imiter d’un remu’ment lubrique,
Le branlement de la Françoyse picque.