Par quel moyen ?
Il vous faudra faire en l’air une ville
Qui soit de brique et qui soit proprement
Bastye en haut depuis le fondement,
Et que voz murz bien espais on maçonne,
A la façon de ceux de Babylonne,
Pour mieux souffrir, s’il est nécessité,
L’artillerie et Jupin irrité,
Qui de ses feux, que le ciel il desserre,
Fracasse bien les palais de la terre.
Mais les oiseaux, auxquels sans doute aucun,
L’air comme à nous est ouvert et commun,
L’aigle qui vole au sommet de la nuë,
Qui de son aille en longueur estenduë
Soutient Jupin, alors qu’il fait crouller,
Bruyant, tonnant, sa tempeste dans l’air,
Le cormoran, le chouan, la frezaye,
Qui en la nuict de ses chantz nous emaye,
L’esmerillon, le faucon, l’esparvier,
Et le gerfaut, l’autour et le lanier ;
Bref les oyseaux qui parmy l’air se jouent,
Qui en volant leurs deux ailles secouent,
Fuyans par l’air des hommes la fureur,
Ne pourront-ilz par l’Edict du Preteur
Nous denoncer d’un interdict oblique,
De ne bastir dedans un lieu publique,
Et n’iront-ilz au reffus que ferons,
Mettre à la mort tous tant que nous serons ?
Les craignez-vous ?