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SUR P. LE LOYER

de Flore, six idylies, où une érudition mythologique s’étale beaucoup trop, deux bocages de l’Art d’aimer (l’un de 127 strophes de quatre vers, l’autre de 156), 71 sonnets que l’auteur qualifie de politiques, on ne sait pourquoi, la qualification de satiriques, de prophétiques, ou d’énigmatiques aurait mieux convenu ; 25 épigrammes (plusieurs sont imitées de l’Anthologie) terminent cette collection de poésies qui présentent aujourd’hui assez peu d’intérêt, quoiqu’elles ne soient pas dépourvues d’une certaine originalité. Mais ce qu’il a laissé de plus remarquable, c’est la Néphélococugie, production très-gaie, trop gaie peut-être, et qui dut faire rire aux larmes tous les bons pantagruelistes. On y voit une imitation d’Aristophane, de ses parabases et de ses épirrhèmes et surtout de la comédie des Nuées. Ce dialogue, coupé par des chœurs, avec strophes, antistrophes, apostrophes et épodes, est une œuvre qui reste seule en son genre dans la littérature moderne. Il serait inutile d’en offrir l’analyse, puisque nous allons l’offrir aux lecteurs ; ils apprécieront tout ce qu’elle a de piquant et d’original, et ils excuseront quelques libertés de langage, dont personne ne songeait à se scandaliser au dix-septième siècle. On observera que les deux vieillards, malheureux en ménage, sont Thoulouzains, et comme, dans les sonnets que nous avons signalés, il s’en trouve sept dirigés contre Toulouse et ses habitants, il faut en conclure que Le Loyer gardait une vive rancune à cette ville où il avait fait ses études de droit.