Comme en habitz et en couleurs,
On les void remplis d’inconstance,
Les uns aux vertus sont enclins,
Les autres embrassent le vice,
Et les uns vivent sans malice,
Les autres sont cautz et malings.
Prince, nous voudrions bien connoistre
En quelle contrée ont peu naistre,
De la France ces fugitifs ?
Ilz sont de Tholoze natifs.
Pourquoy ont-ilz abandonné
Ceste ville si fortunée,
Pleine de gens riches d’escus
Et qui ayment tant les Cocus ?
C’est d’ennuy, et d’ire profonde
De se voir herceler au monde,
A cause que les Dieux les ont
Tous deux marquez emmy le front
De deux grandes cornes bessonnes ;
Au reste ilz sont bonnes personnes,
Et quand bien vous les connoistrez
De plus en plus les aymerez.
Quelz bons conseilz, et profitables
Peuvent donner ces misérables,