Sçays-tu que c’est ? Il ne faut craindre rien,
Car j’ay trouvé un fort subtil moyen
De les chasser s’ilz vont haussant leur creste :
C’est que dressant noz deux cornes en teste,
Et aiguisant noz ongles comme il faut,
Nous résistions à leur cruel assaut ;
Et le premier qui nous voudra combattre,
Que promptement on ne faille à l’abattre
Dessoubz les piedz, et pour besongner mieux,
Qu’à coups de corne on luy creve les yeux.
STROPHE
Ces deux vieillardz rassottez,
Tous pleins d’astuce et d'injure ;
Sus, que noz grandz becs pointus
Rendent leurs corps abattus,
Pour nous servir de pasture.
Dressons noz ailles en haut :
Alarme, alarme, à l’assaut,
Ayons les deux griffes prestes,
Et de corps, de piedz, de testes,
Enfonçons-les sans frayeur ;
Ilz sont à nous, ilz ne taschent
Qu’à chercher où ilz se cachent
Où m’enfuiray-je ? où iray-je à ceste heure ?
Ah ! malheureux, faut-il donc que je meure ?