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néphélococugie

Et bien garnie autour de toutes partz
De boulevertz, de tours et de rempartz,
Et y demeure, et toute la grand’ bande
De tes Cocus auxquels Roy tu commande.
En ceste sorte estant fortifié
De murs, de gens, tu iras sans pitié,
Escarbouillant plus dru que la tempeste,
À gros caillous de Priape la teste.
Et quand les Dieux le pourroient secourir,
Ilz n’oseroient de crainte de mourir
De male faim.

Jean Cocu

De male faim. Comment cela ?

Genin

De male faim. Comment cela ? Sans doubte,
Il adviendra, et m’entendz bien.

Jean Cocu

Il adviendra, et m’entendz bien. J’escoute.

Genin

Dedans le ciel les grandz Dieux immortelz
Vivent d’odeurs qui montent des autelz
Parmy l’espace où sera vostre ville :
Si doncq’ les Dieux, d’une audace inutille,
Vouloient monstrer contre vous leurs fureurs,
Vous humerez leurs friandes odeurs,
Comme d’un coup en humant on avalle
Au desjeuner les huitres en escalle.

Jean Cocu

C’est bien parlé, j’en jure les grandz Dieux,
Jamais un Dieu ne m’eust conseillé mieux,
Et je feray ceste ville construire,
Si aux Cocus je voy la chose duire.