Et bien garnie autour de toutes partz
De boulevertz, de tours et de rempartz,
Et y demeure, et toute la grand’ bande
De tes Cocus auxquels Roy tu commande.
En ceste sorte estant fortifié
De murs, de gens, tu iras sans pitié,
Escarbouillant plus dru que la tempeste,
À gros caillous de Priape la teste.
Et quand les Dieux le pourroient secourir,
Ilz n’oseroient de crainte de mourir
De male faim.
Il adviendra, et m’entendz bien.
Dedans le ciel les grandz Dieux immortelz
Vivent d’odeurs qui montent des autelz
Parmy l’espace où sera vostre ville :
Si doncq’ les Dieux, d’une audace inutille,
Vouloient monstrer contre vous leurs fureurs,
Vous humerez leurs friandes odeurs,
Comme d’un coup en humant on avalle
Au desjeuner les huitres en escalle.
C’est bien parlé, j’en jure les grandz Dieux,
Jamais un Dieu ne m’eust conseillé mieux,
Et je feray ceste ville construire,
Si aux Cocus je voy la chose duire.