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advertissement

Devant que je finisse, j’adjousteray que tu ne doibs trouver estrange si j’ay mis les chantz du Cocu et de la Caille, usant mesmes des propres motz inventez par Aristophane. Je sçay que quelques envieux s’en sont mocquez, les leur ayant communiquez assez amiablement et familièrement, et ce que je trouve plus estrange, ça esté en derrière n’en osant rien dire devant moy. Quant à moy, je mesprise telz ignorans que ceux là coustumiers à se mocquer de ceux auxquelz ilz sont du tout dissemblables en mœurs et en doctrine. Et proteste que je feray si bien à l’advenir en dépit de leur envie et ignorance, qu’ilz seront contraïntz de crever. Quant à toy, bénin Lecteur, tu peux bien penser que j’eusse assez corrigé ce qu’ilz ont repris, ayant, grâce à Dieu, la lime pour ce faire, et sans me vanter pouvant me servir ayzement de l’outil des Grecs et des Latins. Mais j’ay mon autheur Aristophane qui me deffend, et s’ilz le reprennent, qu’ilz reprennent aussi toute nostre postérité, qui a tant approuvé et gardé ce Poëte, que les autres comiques grecs estans perdus par l’injure du temps, iceluy seul nous est resté, comme gardé du naufrage par la diligence de ceux qui avoient ses escriptz en révérence.