Aller franchir l’air d’une longue trasse,
Dressant au poing ma large coutelasse,
Et de rondache et de casquet armé
Voler ainsi aux combatz animé,
Comme Persée alors qu’en la Lydie
A la Gorgonne il feist perdre la vie,
Et que son glaive au monstre il feist sentir
Lequel vouloit Andromede engloutir.
Ne viens-tu point à nous icy te rendre
Pour t’emplumer et nostre forme prendre ?
Rien que cela, ne m’a icy conduict.
De quel mestier es-tu pour vivre instruict ?
Je suis soldard.
Non, mais soldard des plus lestes de France,
Un bon torseur de routtes, et aux champs
Sçachant fort bien rançonner les marchantz,
Vif à l’assault, non bisongne en bataille,
Mais bien plus prompt à faire la ripaille
Chez le bonhomme et picorant son bien
Multiplier, comme on dict, tout en rien ;
Hardy preneur et n’ayant point de cesse
D’aller traittant mon hoste de rudesse
S’il ne veult pas au souper, au disner,
Pour metz friand du beurre me donner.