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la comédie
Commandent au ciel l’un à l’autre,

L’air, l’onde et la terre soit nostre

Subjecte à nostre majesté.


Genin

Voici venir devers nous à grand’erre
Quelque herault des hommes de la terre ;
Sçachons un peu ce qu’il veut declarer.

Le Heraut

Qui me pourra maintenant asseurer
Où est Genin ?

Genin

Où est Genin ? Me voicy ce luy-mesme.

Le Heraut

O noble Oyseau ! ô plein d’honneur supresme !
Les hommes faictz heureux par ton moyen,
Pour reconnoistre un tel souverain bien,
D’un mesme accord pour orner ta personne
T’ont envoyé cette belle coronne.

Genin

Je la reçoy, mais quel heur fortuné
Pourroys-je avoir aux hommes moyenné ?

Le Heraut

Devant que feust vostre ville bastye
Ilz souspiroient toute melancholie,
Et Jupiter espuisant ses tonneaux
Ne leur versoit en terre que des maux,
Et peu de biens subjectz à la fortune,
Et à la dent de l’envie importune,
Ilz vivotoient sans consolation
Avecq ennuis et mainte affliction.