Ce n’est de moy, ains du Ciel le vouloir :
S’il ne veult pas vuider de ta presence,
Prendz un baston et le batz à outrance,
Sans espargner teste, espaulles et reins,
Cuisses, jarretz, bras et jambes, et mains,
Estrille, assomme, et abatz et escorche,
Et me le paye à monnoye de torche,
N’estant lassé de le bastre de coups
S’il ne s’en deult, et dessus et dessouz.
A l’ayde, au meurtre, à la force, on me tue !
Et soit qu’il crie, et que jusqu’en la nüe
Il face ouyr sa plaincte et sa clameur,
N’aye jamais ny craincte ny frayeur,
Frappe plus fort, et plus tost ne t’apaise
Qu’il ne s’en aille, et te laisse à ton aize.
A l’ayde, au meurtre, au voleur qui meurtrist
Un sainct devin qui les Astres cherist !
Bien qu’il se vante avoir l’ame divine,
Et que tous maux et tous biens il devine,
Aussi sçavant comme Nostradamus,
Ne le crois point, il est remply d’abus ;
Il feroit bien accroire que les nues
Ne sont sinon des Chimeres cornues,
Des montz de sable, et des poelles d’airain
Tant il est fin et menteur souverain.
Au meurtre, helas !