Si te faut-il par mon moyen l’apprendre :
Quand les Oyseaux qui esclattent leurs chantz
Dedans les bois et crachent sur les champs,
Voudront sortir de leurs forestz espaisses,
Et bastiront en l’air des forteresses,
Lors ilz seront comblez d’un heur parfaict,
Et leur viendra toute chose à souhaict.
Je ne sçay pas quel langage tu craches,
Et quelz secretz et mysteres tu caches.
Mais ilz seront encore plus heureux,
Si au devin qui doibt venir à eux,
Ilz font la chère, et tout ainsi qu’ilz doyvent,
Avec honneurs et presens le reçoyvent.
Je suis trompé, ou tu parles de toy.
Aussi le Ciel n’entend autre que moy.
Et quelz presens veux-tu que l’on te donne ?
Escoute encor ce que le Ciel ordonne :
Ilz luy don’ront, pour l’orner de tout point,
Un chapeau neuf, avec un neuf pourpoint,
Qui soit d’un lin le plus fin que l’on treuve,
Un manteau neuf, une cazaque neuve,
Des souliers neufs, et des chausses, affin
Que soit le Ciel envers eux plus benin,