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DAPHNÉ.

Laissez-moi, vous êtes interdit,
C’est un effet d’amour.

TYRÈNE.

Mais plutôt d’une crainte
Dont tu dois recevoir la plus sensible atteinte,
Tu ne sais pas Daphné qu’à l’endroit où tu cours
Un puissant ennemi menace tes beaux jours.

DAPHNÉ.

Tyrène, en me jouant, vous vous jouez vous-même,
Ai-je des ennemis où tout le monde m’aime ?

TYRÈNE.

Les ennemis cachés sous un front plein d’appas
Sont d’autant plus cruels qu’on ne les connaît pas.

DAPHNÉ.

Dis-moi cet ennemi, s’il me veut entreprendre
L’amitié de Rodope a de quoi me défendre.

TYRÈNE.

Qu’une faible apparence abuse ta raison !
Tu cherches ta santé dans le même poison,