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TYRÈNE.

Je n’y refuse point ni ma main, ni ma vie.

RODOPE.

Pourquoi donc sembles-tu combattre mon envie ?
Parle, réponds, veux-tu te perdre et m’outrager ?

TYRÈNE.

Non, Madame.

RODOPE.

Il faut donc aujourd’hui me venger.
Embrasse ce dessein, injuste ou légitime,
Ma colère ne peut s’apaiser sans victime.

TYRÈNE.

À quoi que vous voudrez j’ai le courage prêt.
Mais où ferai-je voir l’effet de cet arrêt ?

RODOPE.

Prêt de ce grand étang dont la vaste étendue
Cache de tous côtés ces bords à notre vue,
Là tu feras tomber son esprit chez les morts,
Et les eaux de l’étang recèleront son corps,
Les eaux qui couvriront l’ingrate, la perfide,
Couvriront tout ensemble un si juste homicide.
Mais je vais de ce pas faire sortir Daphné,