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RODOPE.

Que dessous de grands maux mon âme est abattue ?
Sache que j’entretiens un serpent qui me tue,
Que je veux aujourd’hui par tes mains l’étouffer,
Et renvoyer là-bas cette rage d’enfer ;
En un mot c’est Daphné, tu t’étonnes Tyrène,
Tu n’oses et tu veux m’appeler inhumaine,
Ton courage abattu condamne ma rigueur,
Et je vois sur ton front ce que pense ton coeur.

TYRÈNE.

Vous n’y pouvez rien voir qu’un désir de vous plaire.
Mais d’où vient ce transport ? D’où vient cette colère ?

RODOPE.

Ne t’informe de rien, exécute mes voeux,
Et pour toute raison apprends que je le veux.

TYRÈNE.

Ne peut-on jeter d’eau sur des flammes si grandes ?

RODOPE.

Qui désire obéir ne fait point ces demandes.
Quand mes commandements t’imposent quelques lois,
Tu dois agir des mains plutôt que de la voix.