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Refuse le passage à ma triste pensée,
Mon dessein m’épouvante, et pourtant il me plaît.
Que dois-je faire ? À Dieu.

TYRÈNE.

Je serai toujours prêt.

RODOPE.

Non, non, approche-toi, promets, atteste, jure,
Que tu me tireras des peines que j’endure.

TYRÈNE.

Pourrais-je refuser à tirer des liens
L’incomparable main qui m’a comblé de biens ?

RODOPE.

Tu sais bien que ce bras a fondé ta fortune,
Qui l’élève aujourd’hui par-dessus la commune.
Et tu sais bien aussi que de ce même bras
Je la puis ébranler, et la jeter à bas,
Considère ce point, il te touche, il te presse,
Garde donc de me faire une vaine promesse.

TYRÈNE.

Je sais ce que je dois à vos rares bienfaits,
Madame, commandez, vous verrez des effets.