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Scène quatrième.

RODOPE seule.

En repos ! Quel repos ! Que dit cette insensée ?
Le corps en reçoit-il lorsque l’âme est blessée ?
Ha ! Cruelle Nerine, hélas sans y penser
Tu m’ôtes le repos que tu crois me laisser.
Ainsi mon entreprise à moi-même fatale
Dans les bras d’un amant a porté ma rivale,
Et ma crédulité vient d’établir entre eux
Un commerce d’amour qui les rend bienheureux.
Ils en ont le plaisir, et j’en suis à la gêne.
Ils en ont tout le gain, et moi toute la peine.
Mais je ferai connaître à ces audacieux
Que le gain qui doit nuire est en fin odieux.
Malheureuse Rodope, amante infortunée,
Aveugle par l’amour et par la destinée,