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Puisque ton frère et moi nous sommes joints du coeur,
Que maintenant ma bouche au défaut de la sienne
Recueille les baisers qu’il a mis sur la tienne :
Ô merveilleux effet d’un baiser si charmant !
J’y trouve avec le feu du rafraîchissement ;
Phénice, si jamais Alcimédon se trouve
Tu verras de mes soins une fidèle preuve,
Quand il adorerait d’autres yeux que les tiens
Je le ramènerais dans ses premiers liens.

DAPHNÉ.

L’amour qu’il eût pour moi lui fut si naturelle
Qu’il ne peut vivre encore qu’il ne me soit fidèle.

RODOPE.

Fais état de Rodope, et de ce qu’elle peut.

DAPHNÉ.

Elle m’offre un amant, et c’est ce qu’elle veut.

RODOPE.

Que dis-tu ?

DAPHNÉ.

Que le sort me prive d’espérance.