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Lors que l’amour est juste aussi les feux le sont,
Et qui les souffre au coeur les peut souffrir au front.
J’aime, voilà le mal et le bien de ma vie,
Ton frère est le vainqueur qui la tient asservie,
L’amour et le destin ne sont plus dans les cieux,
L’amour est dans mon coeur, mon destin dans ses yeux.

DAPHNÉ.

Il serait ennemi de son propre avantage
S’il n’entrait avec vous dans un même servage ;
Quand vos possessions ne le pourraient tenter,
Vos yeux poussent des traits qu’il ne peut éviter,
L’amour étend sur lui sa force et son empire,
Et s’il n’en parle pas, sans doute il en soupire.

RODOPE.

Le sais-tu bien, Daphné, le dois-je imaginer ?

DAPHNÉ.

Vos charmantes beautés me le font deviner.

RODOPE.

Tu prends de faux témoins pour me prouver qu’il aime.