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RODOPE.

Ma fille, et vous Tyrène attendez-nous ici.

TYRENE.

Peut-on mieux me laisser qu’en me laissant ainsi ?

DAPHNÉ.

Il est vrai que ces lieux n’ont rien qui ne contente,
Rien qui ne plaise à l’oeil, et qui ne nous enchante.

TYRENE.

Vous n’y voyez pas tout, ils ont d’autres appas,
Et j’y vois des beautés que vous n’y voyez pas :
Ce sont vos yeux, Daphné, ces deux sources de flamme,
D’où l’amour sort toujours pour entrer dans nos âmes.

DAPHNÉ.

De même que coeur ignore l’art d’aimer,
Mes yeux sont ignorants en celui de charmer.

TYRENE.

Vous avez toutefois un amant qui soupire
Dans l’aimable prison de votre doux empire.

DAPHNÉ.

Saurait-il notre amour ! Quel est donc cet amant ?