Page:Pierre Du Ryer - Alcimédon, 1636.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je désirais Daphné que je prenais alors
Pour le portrait vivant des grâces de ton corps,
M’étant imaginé qu’après t’avoir perdue
Pour le moins ton image à mes voeux était due.

DAPHNÉ.

N’en parlons plus mon coeur, l’amour nous a rejoints
Pour les contentements, et non pas pour les soins.

SCAMANDRE.

Hélas que cet amour donne peu de délices,
Où le sort ennemi ne mêle ses malices !

DAPHNÉ.

Quelle peine t’oblige à de nouveaux soupirs
Alors qu’à pleines mains tu cueilles des plaisirs ?
Tout rit à nos souhaits, Rodope me caresse,
Et sa facilité te promet ta maîtresse.

SCAMANDRE.

Je ne trouve en mes maux que des remèdes vains.

DAPHNÉ.

Rodope me chérit, que crains-tu ?

SCAMANDRE.

Je la crains.