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NERINE.

Sache qu’Alcimédon sans espoir de guérir :
Mais entrons dans ce bois pour en mieux discourir,
Si l’un de ces causeurs, que ton bel oeil attire,
Nous surprenait ici, je ne pourrais rien dire.

SCAMANDRE.

Que ferai-je Philante en l’état où je suis ?
Ha pour mourir plutôt que n’ai-je plus d’ennuis !
Il me semble déjà que je vois la cruelle
Offenser mon amour du titre d’infidèle,
Et sur le faux rapport de ses traîtres cheveux,
Condamner son esclave à mourir dans ses feux.
Ô cheveux, ô liens autrefois salutaires,
Qu’à tous autres liens vous me semblez contraires,
Vous ne m’êtes cruels, et vous ne me gênez
Qu’au malheureux moment que vous m’abandonnez.
Déloyale Nerine est-ce là l’assistance
Que tu semblais offrir à ma vaine constance ?
Et par qui ta pitié me promit plus de fleurs
Que l’ingrate Daphné ne m’a tiré de pleurs ?