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Je vis Phénice en elle, et je fus étonné
De voir en même corps et Phénice et Daphné.
Je crus lors que sa mort n’était rien qu’un mensonge,
Et que mes déplaisirs ne venaient que d’un songe.
Mais quand je vis Daphné cruelle et sans pitié
Mépriser les transports de ma sainte amitié,
Quand je vis ses rigueurs, qui font tout mon supplice,
Je dis en même temps, ce n’est pas là Phénice.

NERINE.

Est-elle si semblable à ce premier objet
Qui fut jadis ta Reine, et dont tu fus sujet ?

SCAMANDRE.

Nerine, je ne sais tant elle lui ressemble
Si j’aime l’une ou l’autre, ou bien les deux ensemble,
Ton fidèle miroir ne te reçoit pas mieux,
Que Daphné représente et son port et ses yeux.

PHILANTE.

Scamandre, ton discours doit s’accorder au nôtre,
Tu n’aimes en Daphné que le portrait d’une autre.