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Ses plus fortes douleurs, à qui mon âme cède,
Ne peuvent s’alléger que par un doux remède.
Hé quoi, belle Daphné, connaissant ma langueur,
Tu détournes tes yeux de même que ton coeur :
Si tu ne veux aider l’esclave qui t’implore,
Regarde pour le moins un amant qui t’adore,
Vois pendre à tes genoux.

NERINE.

Scamandre c’est assez,
Par tes soumissions les Dieux sont offensés,
Enfin relève-toi de corps et de courage,
Daphné va prendre part au joug de ton servage,
Et déjà ses beaux yeux adoucis par tes pleurs
Chassent par un souris tes plus vives douleurs.
Cette belle se change, et sa bouche divine
Va t’annoncer le bien.

DAPHNÉ.

Tu te trompes Nerine.
Et si Scamandre crois que j’accepte ses voeux,
Par un commun abus vous vous trompez tous deux.