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Je ne te les fais voir que pour ta guérison
Et ton coeur les reçoit de même qu’un poison,
Si bien que si ton mal de jour en jour augmente
C’est faute d’employer l’aide qu’on te présente ;
Ton amour t’a réduit aux termes de périr
Et je t’en veux venger en le faisant mourir.

NERINE.

Qui n’eût jugé d’abord qu’elle s’était rendue ?

SCAMANDRE.

Voilà donc la faveur, que j’avais attendue !
Propice en apparence, et cruelle en effet,
Crois-tu guérir mon mal par le coup qui le fait ?
Et fermer une plaie en tant de maux féconde
Avec le même fer qui la rend plus profonde ?
Enfin, chère Daphné, crois-tu me secourir
Par les mêmes moyens qui me feront mourir ?

DAPHNÉ.

Puisque ton mal est grand, et qu’il se rend extrême,
Il faut pour le guérir un remède de même.

SCAMANDRE.

Adorable sujet de qui vient mon souci,
Le mal que fait l’amour ne guérit pas ainsi,