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Et de tous les grands feux de sa vive amitié
Ne reçois seulement qu’un rayon de pitié,
Je serai satisfait, si mon mal incroyable
Te trouve à son excès seulement pitoyable,
Et de mes longs travaux je recevrai le prix
Si tu me vois mourir pour le moins sans mépris.

NERINE.

Il me touche le coeur, et je ressens l’atteinte
Que l’ingrate devrait recevoir de sa plainte ;
Ha ! Si ce pauvre amant m’adressait son discours :
Qu’il me trouverait prompte à lui donner secours !

DAPHNÉ.

Scamandre ma rigueur, qui te semble inhumaine,
N’est pas en ton endroit un effet de ma haine.

NERINE.

Enfin elle se rend.

DAPHNÉ.

Mais plutôt du dessein
De chasser ce tyran qui règne dans ton sein.
Je t’offre mes rigueurs de même qu’un remède
D’où ton esprit blessé pourrait tirer de l’aide,