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NERINE.

Comment t’appelait-on ?

DAPHNÉ.

On m’appelait Phénice
Devant que le destin commençât mon supplice.

NERINE.

Le jeune Alcimédon fut de tout averti ?

DAPHNÉ.

Hélas ! C’est en ce point que j’ai le plus pâti.
Mon départ trop pressé ne me put pas permettre
De le désabuser ou de bouche ou de lettre.

NERINE.

N’en as-tu rien appris depuis six ou sept ans
Que tu passes ici le plus beau de ton temps ?

DAPHNÉ.

Rien, sinon qu’on ne sait au pays d’où nous sommes
S’il est au rang des morts, ou bien au rang des hommes.

NERINE.

Daphné, s’il t’est ravi par l’effort du trépas
Tes soupirs et tes pleurs ne te le rendront pas :