Mais par lui-même enfin l’assistance étonnée
Vit arrêter le nœud d’un si juste Hyménée,
Ce gentilhomme et moi nous venons de sa part,
Vous annoncer le bien que le Ciel vous départ.
Jouissez, chers amants, des voluptés du calme,
Joignez à votre Myrte une agréable palme,
Je cède sans regret, et de ma volonté,
Ce qu’un autre rendrait à la nécessité,
Je t’aime toutefois, et cette pure flamme
Au-delà du tombeau sera jointe à mon âme.
Mais comme cet objet de ton contentement
Cesse d’aimer en soeur pour t’aimer en amant,
Je cesse, Alcimédon, par un effet contraire
De t’aimer en Amant pour te chérir en frère,
Et je te veux donner le loyer de ta foi
Devant que ton Amour le reçoive du Roi.
Qu’avons-nous entendu ? Phénice dois-je croire
Qu’à tant de déplaisirs succède tant de gloire ?
Ha ! Madame, nos biens sont d’autant plus certains,
Que pour les appuyer vous nous prêtez les mains.
