L’amour nous assembla pour les maux et les biens,
La mort nous sépara sans rompre nos liens,
Et si malgré la mort nous sommes joints ensemble
Pensez-vous désunir ce qu’un destin assemble ?
Percez plutôt ce corps abattu de langueur,
Et vous aurez mon sang si vous n’avez mon cœur.
À quoi me résoudrai-je avec tant de faiblesse ?
Leur amitié me touche, et la mienne me blesse.
S’il vous souvient encore de vos premiers discours,
Vous devez à mes maux du soin et du secours,
Si jamais, disiez-vous, Alcimédon se trouve
Tu verras de mes soins une fidèle preuve,
Il est trouvé, Madame, et vous devez juger
À quoi votre parole a pu vous obliger.
Vous deviez le remettre en mon obéissance
S’il eût été captif sous une autre puissance,
Cependant votre soin le force à me quitter,
Et nie l’ayant donné vous voulez me l’ôter.