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CHANT DEUXIÈME.

Le Corbeau, qui trahit un amoureux mystère ;
Et l’Autel, des serments sacré dépositaire ;
Le Lièvre aux pieds légers, l’agile Procyon,
Le brûlant Sirius ; toi surtout Orion,
Toi, dont le bras soulève ou chasse les tempêtes,
Le plus beau de ces feux qui roulent sur nos têtes :
Ta ceinture éclatante atteste à l’univers
Que tu dois la naissance au souverain des mers.
Ô vous, que sur les flots emporte votre audace,
Conjurez ce géant qu’Hélion seul efface !
Ô Grecs, sur ces flambeaux brillants de toutes parts,
Pieux navigateurs, attachez vos regards ;
Ils vous parlent des dieux : vers de lointains rivages
Ils ont guidé vos pas à travers les orages :
Consacrez-leur un culte, et des bienfaits nouveaux
Deviendront chaque jour le prix de vos travaux.
Que de secrets encor nous réserve Uranie !
Mais ce ciel qui m’écoute est ouvert au génie.
      « Regardez cette zone où se perdent nos yeux,
Qui du nord au midi ceint la voûte des cieux,