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CHANT DEUXIÈME.

Il apprend son malheur, il combattra pour elle.
Le péril est si beau, la victime est si belle.
Seule avec son vengeur, Andromède rougit.
Et cependant la mer s’enfle, écume, mugit ;
C’est le monstre. Persée, élancé du rivage,
Du dragon sur lui seul veut attirer la rage.
L’un vole dans la nue, et l’autre, sur les flots
Se dressant, de son dard menace le héros ;
Dans ses replis affreux il brûle de l’étreindre.
Le héros fond sur lui sans se laisser atteindre,
S’élève, redescend, frappe encor, mais en vain,
L’écaille impénétrable a repoussé l’airain.
Le monstre est en fureur ; Andromède éperdue
De cet affreux combat veut détourner la vue,
Pousse un cri lamentable, et, levant ses beaux yeux,
Retrouve son vengeur qui plane dans les cieux.
Vingt fois il eût péri moins prompt et moins agile ;
Vingt fois le fer trompé tombe sur le reptile.
Le terrible ennemi, bondissant sur la mer,
Poursuit de ses élans le fils de Jupiter.