Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
L’ASTRONOMIE

Calisto devint ourse, et sur les monts errante,
Elle pleura quinze ans sa faiblesse innocente.
Hélas ! elle était mère. Un jour, au fond des bois,
S’offre un jeune chasseur armé de son carquois.
C’est son fils. Ô tendresse ! ô douleur ! à sa vue,
Ne pouvant lui parler, Calisto méconnue
Tâche en vain d’adoucir son farouche regard.
Arrête, malheureux ! il la voit, le coup part…
Mais Jupiter veillait sur la nymphe timide ;
Un prodige a trompé la flèche parricide.
      « Brillez, astres du pôle, embellissez la nuit ;
Le Dragon vous enlace, et le Bouvier vous suit.
Là sourit Ganymède ; ici c’est la Couronne
Offerte à la beauté que Thésée abandonne ;
Et plus loin c’est Hercule, Hercule glorieux,
Fléchissant le genou pour rendre grâce aux dieux (14).
Le Dauphin dans le ciel levant sa tête humide,
La Flèche au vol léger, l’Aigle encor plus rapide,
Le Cygne harmonieux, à qui, brûlant d’amour,
Un dieu dut le bonheur, et deux héros le jour ;