Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
CHANT DEUXIÈME.

      « Voyez-vous cette étoile à sa place arrêtée,
De la commune loi par le sort exceptée ?
Cynosure est son nom. Quand la mère des dieux
Redoutait pour son fils Saturne furieux,
La nymphe de la Crète, avec ses six compagnes,
Emporta Jupiter au sein de ses montagnes ;
Et l’Ida protégea, dans ses antres déserts,
L’enfance de ce dieu qui lance les éclairs.
Cynosure et ses sœurs, de la céleste voûte,
Propices au nocher, le guident dans sa route ;
Et leurs astres, amis du souverain des dieux,
Pour l’Érèbe jamais ne quitteront les cieux.
      « Non loin de Cynosure, et plus brillante encore,
S’élève Calisto vers le dieu qui l’adore.
Elle servait Diane : épris de tant d’attraits,
De la sœur d’Apollon Jupiter prend les traits ;
Et la Nymphe abusée à ses vives tendresses
Rendait avec transport d’enfantines caresses.
La sévère Junon, dans son orgueil jaloux,
Couvrit d’un poil grossier ce visage si doux ;