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CHANT DEUXIÈME.

« Le sinistre Antarès d’une haleine empestée
« Verse ses noirs poisons sur la terre infectée ;
« L’Égypte, qui languit sous cet astre oppresseur,
« Attend le Sagittaire, implore un défenseur ;
« Il vient ; le monstre fuit, le trait part, l’air s’épure,
« Et les vents ont rendu la joie à la nature.
« Parle, étranger : qui sut dévoiler à tes yeux
« De ce livre sacré le sens mystérieux ?
« Si le ciel fut conquis, l’Égypte en a la gloire,
« Et depuis dix mille ans la pierre en sait l’histoire (10). »
      « Sage, tu disais vrai : dans ce cercle des jours,
Où l’ordre de l’Olympe est écrit pour toujours,
Les peuples ont reçu de l’Égypte féconde
Le plus grand monument des annales du monde.
Les noms, les attributs des signes éclatants,
Peuvent changer au gré du caprice des temps ;
Mais l’orbe restera dans la céleste voûte,
Autant que ce soleil dont il trace la route.
      « La piété de l’homme aux plus puissants des dieux
Osa distribuer les signes radieux(11) :