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L’ASTRONOMIE

L’apparence à leurs sens en imposait sans doute,
La terre était un plan, et le ciel une voûte,
Les astres des flambeaux ; mais de ces vastes corps
Ils ignoraient les lois, les masses, les rapports.
Hélas ! malgré l’orgueil de nos brillants systèmes,
Combien de ces secrets nous ignorons nous-mêmes !
L’antiquité du moins, dans ses illusions,
Sut partager du ciel les vastes régions.
Les prêtres de Memphis, ceux de l’Inde, et les sages
Qui de l’extrême Asie occupent les rivages,
Élevant dans le ciel d’immuables signaux,
Ouvrirent au soleil douze palais égaux.
Leur main déjà savante y traça l’écliptique,
Et divisa dès-lors dans cette route oblique
Le mois en trente jours, l’année en douze mois,
Qu’un jour capricieux vint allonger cinq fois.
Oh ! combien il fallut de jours, de mois, d’années,
De siècles consumés en veilles obstinées,
Pour observer des cieux les divers mouvements
Et fixer pour jamais ces premiers éléments !