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CHANT DEUXIÈME.

« Comment, par quel chemin se trouvent-ils encore
« Des rives du couchant aux portes de l’aurore ?
« Quelques astres pourtant dans leur déclinaison
« Tournent sans effleurer les bords de l’horizon ;
« Une étoile surtout, immobile à la vue,
« Toujours au même point demeure suspendue
« Sur les climats glacés qu’habitent les hivers,
« Et semble le pivot de tant d’orbes divers.
« Jamais l’astre du jour ne s’est approché d’elle ;
« À sa zone de feu le dieu toujours fidèle
« Visite tour à tour les signes radieux
« Qui montent au sommet de la voûte des cieux.
« Sur l’ardent équateur sa route est inclinée,
« Et son disque deux fois le franchit dans l’année.
« Les nuits dans cet instant sont égales aux jours,
« Et, selon qu’il s’approche ou s’éloigne en son cours,
« L’été brille sur nous, ou l’orageux Borée
« Des tristes nuits d’hiver allonge la durée.(6) »
      « Tels furent les objets qui, dans l’ordre des cieux,
De ces simples bergers durent frapper les yeux.