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L’ASTRONOMIE

Des objets de leurs soins la sphère était remplie,
Tout le ciel leur parlait des travaux de leur vie.
Ils surent, attentifs à l’ordre des saisons,
Sous quels astres amis jaunissent les moissons.
      « Voyez-vous, disaient-ils, le dieu de la lumière
« Fournir seul, sans rivaux, sa brillante carrière ?
« Le soir Hesper le suit dans l’humide séjour ;
« L’astre ami des bergers annonce son retour(5).
« Mais, sitôt que la nuit nous couvre de ses voiles,
« L’azur du firmament brille de mille étoiles ;
« Toutes, gardant leur place à la voûte des cieux,
« Y décrivent ensemble un cercle harmonieux.
« Des bords de l’orient les unes qui s’élèvent,
« Vont commencer leur cours quand les autres l’achèvent.
« Sur son trône de flamme ardent à s’élancer,
« Le dieu le lendemain revient les effacer ;
« Mais il s’éloigne, il tombe, et le soir fait renaître
« Celles qu’à l’occident nous vîmes disparaître.
« D’où viennent tous ces feux qui se lèvent sur nous ?
« Où vont ceux qu’en ses flots reçoit un dieu jaloux ?