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CHANT DEUXIÈME.

      « Avant de s’élancer dans la voûte azurée,
Avant que sur leurs lois, leur marche, leur durée,
Son audace savante interrogeât les cieux,
L’homme admira long-temps leur cours silencieux.
Les pasteurs chaldéens, sur leurs paisibles rives(4),
Consumaient de la nuit les heures fugitives
À voir, sous un ciel pur, ces feux étincelants,
D’un mouvement égal sur leurs têtes roulants,
Et l’Euphrate charmé répétait dans son onde
Ces flambeaux suspendus à la voûte du monde,
Qui tous, vers l’occident avec elle emportés,
Allaient au sein des mers éteindre leurs clartés.
À ces peuples errants, observateurs rustiques,
Les astres de l’Olympe ont dû leurs noms antiques.
Leur piété plaça dans les sacrés lambris
Le bélier conducteur de leurs troupeaux chéris,
Le chien qui les gardait, et le taureau superbe,
Et le front virginal que couronne une gerbe,
La chèvre aux cornes d’or, le sauvage coursier,
La vendangeuse active, et le char du bouvier.