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L’ASTRONOMIE

La main sur le timon, les yeux vers les étoiles,
Le sage Canopus s’abandonnait aux voiles ;
Et, du haut de la poupe, aux enfants de Léda
Lyncée à l’œil perçant montrait les feux d’Ida.
Il voyait dans ce vide où s’égare la vue
D’astres pour lui brillants une foule inconnue :
Tous les yeux les cherchaient aux célestes lambris.
« Toi que l’Égypte admit aux mystères d’Isis,
Parle, divin Orphée, héritier de la lyre
Qui t’ouvrit de Pluton le redoutable empire.
Dis-nous, non ces secrets que le culte des dieux
Défend de dévoiler à de profanes yeux,
Mais des cieux mieux connus chante-nous les merveilles.
Dis-nous l’heureux mortel qui, dans ses doctes veilles,
Sut imposer des noms aux astres étonnés ;
Dis-nous quels mouvements leur furent ordonnés.
Ouvre le vaste Olympe à nos regards avides ;
Et tes chants, immortels comme les Piérides,
Instruiront l’avenir, si tu peux pardonner
Qu’une bouche vulgaire ose les profaner. »