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CHANT DEUXIÈME.

Le héros, pour ravir son illustre conquête,
De l’hydre venimeuse avait foulé la tête,
Et les taureaux ardents, monstres aux pieds d’airain,
Avaient courbé leurs fronts sous sa puissante main.
Les vents favorisaient la nef impatiente,
Ouvrage de Minerve et comme elle éloquente.
Déjà dans le lointain fuyait avec le jour
Dindyme, qui d’Argo saluait le retour :
Le pilote assuré franchit, d’un vol rapide,
Le rivage où Sestos se rapproche d’Abyde ;
La nuit tombe des cieux, et le chef des héros
Promet enfin la Grèce aux vainqueurs de Colchos.
Sous un dôme d’azur, la carène écumante
Sillonne sans effort une onde obéissante ;
Et, tel que l’alcyon balancé dans les airs,
Qui d’une aile d’argent rase le sein des mers,
Le navire animé porte aux natales rives
Les matelots penchés sur leurs rames oisives.
      L’interprète des dieux, Orphée, était assis
Entre le fils d’Éson et Pelée et Tiphys ;