Page:Pierre Daru - l'astronomie - poème en six chants.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
L’ASTRONOMIE

Il apprit à compter, à nommer les Hyades,
Les Ourses, Orion, les humides Pléiades(2),
Et, grâce aux vils besoins, grâce à la soif de l’or,
Vers de nobles pensers l’homme prit son essor.
      Ainsi la Renommée aux Grecs encor barbares
Vint dire que l’Euxin sur ses rives avares
Recélait des trésors à l’Europe inconnus :
Un dragon y gardait le bélier de Phryxus.
De cinquante héros une élite intrépide
S’élance sur les mers où l’audace les guide ;
Et ce lointain voyage aux vainqueurs de l’Euxin,
Pour prix de leurs travaux, révèle un art divin :
Ils conquièrent l’Olympe, et la savante Asie
Leur livre pour trésors les secrets d’Uranie.
      Le dieu du jour, quittant le céleste Bélier,
Surmontait le Dragon et le Taureau guerrier,
Alors que triomphant d’Amphitrite étonnée,
Montrant à l’Hellespont sa poupe couronnée,
Leur vaisseau de Colchos emportait la toison
Qu’osa livrer Médée au trop heureux Jason.