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DU PREMIER CHANT.
(23). PAGE 26, VERS 2.

Il saura d’un œil ferme attendre les comètes.

Jacques Bernouilli annonça en 1680 que la comète qu’on venait d’observer reparaîtrait en 1719 le 17 mai, dans le 1er degré 12′ de la Balance. L’assurance avec laquelle il faisait cette prédiction scandalisa quelques esprits, et on lui fit sentir combien son assertion était malsonnante ; car, si la marche des comètes était réglée, l’apparition de ces astres ne serait plus un signe de la colère du ciel. Cette objection l’ébranla, et il s’en tira par une distinction : il persista à soutenir que le corps de la comète avait une marche réglée, mais il avoua que la queue pouvait bien être un signe de la colère céleste, et qu’aussi cette queue n’était qu’accidentelle. « Tant il fallait encore, dit Fontenelle, avoir de ménagements pour cette opinion populaire, il y a 25 ans ; maintenant on est dispensé de cet égard, c’est-à-dire que le gros du monde est guéri sur le fait des comètes, et que les fruits de la saine philosophie se sont répandus de proche en proche ; il serait assez bon, ajoute-t-il, de marquer, quand on pourrait, l’époque de la fin des erreurs qu’elle a détruites. »

(24). PAGE 26, VERS 15.

Un seul de tes regards, traversant ton empire,
Porta l’intelligence aux mortels imparfaits.

Le soleil, chez les anciens, était l’ame, l’intelligence du monde. (Voy. Pline, liv. II, ch. VI.)