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DU PREMIER CHANT.

  « Leibnitz considéra les planètes comme des soleils éteints. Les changements observés dans les étoiles le conduisirent sans doute à cette idée ingénieuse et vraisemblable. Il regarda leur disparition comme la fin de leur incendie. »
          (Bailly, Hist. de l’astr. mod., t. II, discours sur les corps lumineux.)
« Toutes les planètes n’étaient donc alors que des masses de verre liquide, environnées d’une sphère de vapeurs : tant qu’a duré cet état de fusion et même long-temps après, les planètes étaient lumineuses par elles-mêmes, comme le sont tous les corps en incandescence ; mais à mesure que les planètes prenaient de la consistance, elles perdaient de leur lumière. Elles ne devinrent tout-à-fait obscures qu’après s’être consolidées jusqu’au centre. »
               (Buffon, Époques de la nature.)


(13). PAGE 12, VERS 2.

Du feu qui l’embrasa tout garde la mémoire, etc.

  Presque tous les philosophes anciens pensaient que le monde avait été autrefois bouleversé par l’action des eaux et du feu. Lucrèce dit :

Entre les éléments avec force pressé,

Par leurs efforts jaloux le globe est balancé.
Pourtant si nous croyons la fable ingénieuse,
Des ondes et des feux la lutte furieuse
A triomphé jadis du monde infortuné ;
D’un océan de flamme il fut environné,
Lorsque de Phaéton l’imprudente faiblesse
Des coursiers du soleil égara la vitesse.
Ils erraient emportés dans la plaine des airs,
Et des torrents de feux inondaient l’univers.
De l’Olympe bientôt le monarque sévère
Parut, et foudroya l’illustre téméraire.

Apollon remonta sur son char radieux.