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DU PREMIER CHANT.

nord, près de la queue de la grande Ourse, et on lui avait donné les noms de Longodès, de Riphax, de Renard.

Fréret a cherché à expliquer ces fables, en y trouvant la tradition de quelques comètes qui se seraient avancées de la constellation du Taureau, ou de celle d’Orion, vers le nord. Cela est fort possible : mais cela n’explique pas la disparition de la pléiade qui était une étoile. Une comète qui se serait montrée dans ce groupe n’y serait pas restée longtemps, et n’aurait pas pu être prise pour une étoile.

Quant à la tradition qu’on voyait autrefois 7 pléiades, nous ne saurions en douter, car Euripide leur donne dans Iphigénie le nom d’Eptaporos, et les Latins les avaient nommées Septistellium. — Aujourd’hui, à l’aide des lunettes, on voit 64 étoiles.


(9). PAGE 10, VERS 9

Des mondes ont péri dans ces vastes naufrages.

Les philosophes de tous les temps ont pensé que le mouvement étant inhérent à la matière, il devait en résulter pour les objets existants une formation et une destruction alternative inévitable. Lucrèce dit :

Vois-tu tomber ces murs et cette tour altière ?
Ce temple révéré se dissoudre en poussière ?
Ces dômes, ces palais, ces monuments pieux,
Ce marbre où respirait la majesté des dieux,
Des siècles entassés las de subir l’outrage,
Chancellent comme un être appesanti par l’âge :
Ainsi l’astre des jours, les orbes radieux,
Des ravages du temps sont atteints dans les cieux.

(Traduction de M. de Pongerville, Luc. liv. v.)

(10). PAGE 10, VERS 11.


Soit qu’échappé du sein d’un orbe étincelant
Un débris enflammé s’en éloigne en roulant :