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CHANT PREMIER.

Voyez, quand des beaux jours la fête solennelle
Rend sa splendeur antique à la ville éternelle,
Parmi les flots d’encens, les fleurs et les flambeaux,
Marcher le Christ vainqueur de la nuit des tombeaux.
Les cloches, les clairons, les foudres de la guerre,
De leurs cent voix d’airain l’annoncent à la terre.
L’astre resplendissant, qui, sur ces mêmes lieux,
Fit lever autrefois tant de jours glorieux,
Des rayons du printemps dore les sept collines,
Et redouble l’éclat de ces pompes divines.
Le chœur des Chérubins prélude à ces accords,
Et le Tibre à regret s’éloigne de ces bords
Où d’un double portique, en un profond silence,
Un peuple prosterné couvre l’enceinte immense.
Tout-à-coup, sur le front du dôme audacieux
Que l’art de Michel-Ange éleva dans les cieux,
Au milieu des éclairs et du bronze qui tonne.
Un prêtre, le front ceint d’une triple couronne,
S’avance, étend le bras, et des cieux entr’ouverts
Appelle les bienfaits sur Rome et l’Univers,