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CHANT PREMIER.

Les cieux seront troublés, et la comète ardente
Annoncera César à la terre tremblante.
Voilà donc la faiblesse et l’orgueil des humains !
Si leur sort est écrit au livre des destins,
Y lire est le grand art, la suprême science ;
Il faudra conjurer la maligne influence
De ces globes lointains qui ne s’informent pas
Si des êtres pensants végètent ici-bas ;
Et, prompts à profiter de nos terreurs secrètes,
Ceux qui d’un ciel muet se font les interprètes,
Promettront aux mortels, pour les mieux asservir,
De sonder, d’expliquer, de changer l’avenir :
Esclavage honteux sous un joug ridicule,
Imposé par la fourbe au vulgaire crédule !
Qui brisera ces fers ? Le sage, dont la voix
Des cieux que l’on redoute expliquera les loix.
Leurs feux ne peuvent rien sur notre destinée.
Que la vérité montre à la terre étonnée
De ces astres lointains l’ordre mystérieux,
Et l’homme adorera la main qui fit les cieux.