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L’ASTRONOMIE.

Est la place où ta nef, dans la plaine liquide,
Glisse légèrement sur sa quille rapide,
Et qui tient suspendus sur le gouffre écumant
Ta gloire, tes destins, et tes jours d’un moment.
      Mais quoi ! lire à son gré dans la voûte azurée,
Conquérir l’Océan, calculer la durée,
Sur l’ordre des saisons interroger le ciel,
Est-ce assez pour l’orgueil d’un fragile mortel ?
Non : le ciel tout entier veille à sa destinée ;
Des astres pour lui seul la marche est combinée :
Au jour de sa naissance attentifs spectateurs,
Ils seront désormais ses guides, ses flatteurs :
Ils ont à l’heure même écrit en traits de flamme
Les frivoles destins d’un prince ou d’une femme.
Diane et Sirius du séjour éthéré
Observent tous les pas d’un mortel ignoré.
Qu’un fougueux conquérant, aux plaines de Pharsale,
Dispute à son rival la palme triomphale
Et l’empire d’un monde inconnu de tous deux,
Le soleil voilera son disque lumineux,