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L’ASTRONOMIE

Ce livre étincelant, qui s’ouvrait à sa vue,
Lui montra des saisons la route mieux connue,
Et, pour prix des efforts qu’il oserait tenter,
Un monde à conquérir et Neptune à dompter.
      Jadis le nautonier, dans sa course timide,
N’osait perdre de vue un rivage perfide :
Son courage lui dit : Franchis les flots amers,
Et lis au front des cieux ta route sur les mers.
Si l’humide nuage a déployé ses voiles,
L’aimant sera ton guide à défaut des étoiles.
Sur un pivot aigu légèrement porté,
Toujours en équilibre et toujours agité,
L’acier t’indiquera sur sa mobile roue
L’angle qu’offre le pôle au sillon de ta proue.
Le ciel est-il d’azur ? armé de ton secteur (22),
Invoque Cynosure, et jugeant sa hauteur,
Détermine à l’instant la ligne que ta course
Trace entre l’équateur et l’étoile de l’Ourse.
Ton vaisseau vole au loin sur l’abîme emporté,
Mais ce plomb, qu’à la place où ta main l’a jeté